Francis Parker Yockey

Francis Parker Yockey, né le à Chicago et mort le à San Francisco, est un essayiste et théoricien politique fasciste, pan-européiste et nationaliste révolutionnaire américain[1],[2],[3]. Il doit sa notoriété à son livre néo-spenglérien Imperium : la philosophie de l'histoire et de la politique, publié sous le pseudonyme d'Ulick Varange en 1948[4], qui était dédié à Adolf Hitler et appelait à la création d'un empire néonazi européen[5],[6].

Son ouvrage fut « l'un des livres de référence des droites radicales d'après la Seconde Guerre mondiale[7] ». Yockey a soutenu des causes d'extrême droite dans le monde entier. Il a exercé une influence considérable auprès des mouvements néofascistes et nationaux-bolcheviques, ainsi qu'au sein de la mouvance identitaire[8]. Antisémite, il vénérait le nazisme allemand et était un des premiers négationnistes de la Shoah (bien qu'il l'a loué en privé)[9]. Durant les années 1930, il a pris contact et travaillé avec les Silver Shirts et le Bund germano-américain[10].

Il a servi dans l'armée américaine en 1942 et 1943, mais il devint absent sans permission officielle pour aider les espions nazis. Après des nominations juridiques à Détroit en 1944 et 1945, il a travaillé pendant onze mois au tribunal des crimes de guerre en Allemagne, avant de démissionner ou d'être renvoyé pour avoir pris le parti des nazis. À Londres, il a travaillé pour l'Union Movement du fasciste britannique Oswald Mosley et, après s'être brouillé avec ce dernier, il a fondé le Front européen de libération en 1949, le dirigeant jusqu'à sa dissolution en 1954[11],[12].

Yockey croyait que les États-Unis étaient un moteur du libéralisme, contrôlé par les juifs sionistes. En conséquence, il était devenu un partisan de l'unification européenne contre les États-Unis, bien qu'il fût lui-même américain, afin de contrer « le pouvoir judéo-américain ». Pendant la guerre froide, Yockey a travaillé avec les services de renseignement du bloc de l'Est et a plaidé pour une alliance tactique d'extrême droite avec les Soviétiques contre ce qu'il considérait comme l'hégémonie « judéo-américaine »[13].

Il a rencontré le président égyptien Gamal Abdel Nasser et écrit une propagande antisémite pour le gouvernement égyptien, considérant le mouvement nationaliste panarabe comme un autre allié pour défier « le pouvoir judéo-américain ». Yockey est resté influent dans les milieux fascistes jusqu'à son suicide en 1960, alors qu'il était sous détention par le FBI. Son dernier visiteur en prison était Willis Carto, qui est finalement devenu son principal avocat et l'éditeur de ses écrits.

  1. (en) Jeffrey Kaplan (dir), Encyclopedia of White Power: A Sourcebook on the Radical Racist Right, Altamira Press, 2000, p. 364 ; Leonar Weinberg, « Neo-nazism in comparative perspective: no longer Germany's problem? », in James Sperling (dir), Germany At Fifty-Five: Berlin Ist Nicht Bonn?, Manchester University Press, 2004, p. 236 ; Peter Knight, Conspiracy Theories in American History: An Encyclopedia, ABC-Clio, 2003, p. 432 ; Allan J. Lichtman, White Protestant Nation: The Rise of the American Conservative Movement, Atlantic Monthly Press, 2008, p. 222 ; George Michael, Willis Carto and the American far right, University Press of Florida, 2008, p. 55.
  2. Mark Bassin, "Real Europe" Civilizationism and the Far Right in Eastern Europe, Södertörn, Sweden, Södertörn University, (lire en ligne)
  3. Nicholas Goodrick-Clarke, Black sun : Aryan cults, Esoteric Nazism, and the politics of identity, New York, New York University Press, (ISBN 0-585-43467-0, OCLC 52467699, lire en ligne), p. 75
  4. (en) « Extremism in America » sur adl.org.
  5. Staff (ndg) "Extremism in America: Willis Carto" Anti-Defamation League « https://web.archive.org/web/20061012171404/http://www.adl.org/learn/ext_us/carto.asp?LEARN_Cat=Extremism&LEARN_SubCat=Extremism_in_America&xpicked=2&item=carto »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), , ADL.
  6. Staff (February 1, 1996) "Poisoning the Airwaves: The Extremist Message of Hate on Shortwave Radio" Anti-Defamation League
  7. Pierre-André Taguieff, Sur la Nouvelle Droite, Descartes & Cie, 1994, note p. 147.
  8. Stéphane François, « Réflexions sur le mouvement “Identitaire” », Fragments sur les temps présents, 5 mars 2009.
  9. Martin A. Lee, The beast reawakens, New York, Routledge, (ISBN 978-0-203-95029-6, OCLC 1086431548, lire en ligne)
  10. Brad Steiger et Sherry Hanson Steiger, Conspiracies and Secret Societies : The Complete Dossier, Canton Township, Michigan, Visible Ink Press, , 539 p. (ISBN 978-1-57859-174-9, lire en ligne)
  11. (en) Joe Mulhall, British fascism after the Holocaust : from the birth of denial to the Notting Hill riots 1939-1958, Abingdon, Oxon, Routledge, Taylor & Francis Group, (ISBN 978-0-429-45262-8, OCLC 1158504603, lire en ligne)
  12. The post-war Anglo-American far right : a special relationship of hate (Paul Jackson, Anton Shekhovtsov), Basingstoke, , 155 p. (ISBN 978-1-137-39621-1, OCLC 890161379, lire en ligne)
  13. Matthew Rose, A World After Liberalism : Philosophers of the Radical Right, New Haven, , 209 p. (ISBN 978-0-300-26308-4, OCLC 1255236096, lire en ligne)

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